Après un bref détour par le dessin publicitaire à La Cambre, elle bifurque vers la peinture monumentale où l’art n’est pas entravé par des contingences commerciales.
D’abord élève du peintre Rémi Smits, avec qui elle entretiendra pendant des années une longue et sincère amitié, elle suit ensuite les cours de Jacques Maes à l’Académie de Bruxelles, section peinture monumentale.
Ses premières créations débutent dans les années soixante sous forme de cartons de tapisserie pour la manufacture Chaudoir, à Bruxelles.
Réalisant bien vite les limites de la tapisserie traditionnelle (technique classique de la haute lice), elle se met à explorer d’autres disciplines (peinture à l’huile, dessin, vitrail) et est séduite par la céramique qui revitalise sa force créatrice et lui offre un contact direct avec la matière (Académie de Boitsfort).
Dès 1970, elle se consacre uniquement à la céramique. Pour rester au fait des dernières évolutions de la discipline, elle complètera, des années plus tard, sa technique aux Académies d’Ixelles et de Braine-l’Alleud.
Par nostalgie de la tapisserie, elle réalisera toutefois quelques bas-reliefs inspirés de la mythologie grecque ou de classiques littéraires. Elle expérimentera également le tournage et les cuissons de grès.
C’est dans l’actualité au sens large (la femme à travers le monde, par exemple), et dans la vie quotidienne (maternité, jeux d’enfants), qu’elle puise ses thèmes qu’elle interprète à sa manière propre. Une fois son sujet cerné, elle modèle des esquisses qui présentent le grand avantage de ne pas casser au four. Lorsque son projet est matérialisé, elle peut s’attaquer à la réalisation de la pièce définitive.
Cette familiarisation progressive lui permet de travailler et d’explorer la matière et la posture choisie est souvent audacieuse parce qu’elle en repousse les contraintes.
Extrêmement perfectionniste, elle n’hésite pas à recommencer à cause des aléas de la cuisson ou pour exhausser la stylisation et accroître la pureté des lignes. L’art de la céramique étant malheureusement exigeant et parsemé d’embûches, il n’est pas rare que l’aboutissement de l’oeuvre soit brutalement compromis par une fissure
à la cuisson ou un émaillage raté.
La céramique, plus peut-être que d’autres formes artistiques, requiert des trésors d’humilité et d’obstination. Si l’harmonie des courbes est au coeur de sa démarche, l’humour et une certaine dose d’idéalisme ne sont jamais très loin. Animée d’une passion tenace, elle consacre une céramique tout à fait originale qui prouve la capacité de cette dernière de rivaliser avec d’autres matières telles que le bois ou la pierre. Depuis toujours, elle se refuse d’appliquer un système. Elle estime, en effet, que l’artiste doit rester aux aguets, s’efforçant de se renouveler en permanence
dans un style qui n’appartient toutefois qu’à lui.
Chaque nouvelle oeuvre marque ainsi le début d’une nouvelle aventure qu’elle complique, volontairement ou non, par le recours à de nouvelles méthodes ou à des formes inédites. Aujourd’hui, elle se concentre de plus en plus sur les techniques du raku (cf. technique utilisée) consistant à sortir les pièces incandescentes du four, ce qui crée un choc thermique qui se traduit par une trésaillure de l’émail et un noir d’enfumage.
Sa sculpture se veut figurative.
En poursuivant imperturbablement dans cette voie, elle se démarque des tendances modernes partisanes de l’abstraction, que d’aucuns jugent, à l’heure actuelle «artistiquement correcte ».
VVS